Marketing radioactif

Avec ce talent pour le marketing propre d'un vendeur de robot-cuiseurs, notre Sarko national a profité hier de sa visite éclair au Japon pour lancer une autre de ses propositions galactiques.

Galaxie du Sombrero

En tant que président du G-20, le préposé a annoncé la convocation d'une réunion en mai à Paris pour soulever «une nouvelle réglementation sur la sécurité nucléaire dans le monde mondial.»

Compte tenu des antécédents, l’industrie du secteur n’a pas à s’en inquiéter. Bien que beaucoup de particules radioactives continuent d’arriver jusqu’à la Lozère depuis Fukushima, il ne faut pas s’attendre à court (ni à moyen) terme que l'annonce solennelle de Sarkozy devienne autre chose que l’énième gros titre retentissant. Il faut se rappeler qu’il s’agit du même auteur de la mémorable proposition de «refondation du capitalisme» -- dont on n’entend même plus parler dans les couloirs du G-20. Ce fut aussi Sarkozy le champion (en théorie) de la taxe sur les transactions financières internationales – virtuose dont on ne connaît pas le moindre mouvement tendant à faciliter la mise en œuvre de la chose.

Sarkozy était intéressé à être le premier chef d’Etat à se rendre au Japon après la catastrophe, non seulement comme un geste solidaire d'opportunisme politique. La France est en effet le pays avec le plus grand parc nucléaire civil par tête au monde (1 réacteur / million de gaulois) et le débat suscité par la fuite de Fukushima est une tornade qui est en train de balayer l'Europe. De sorte que, s'il parvenait à mettre l'accent sur la réglementation des normes de sécurité, Sarkozy éviterait le débat de fond: énergie nucléaire, oui ou non. Sacré tour de passe-passe.

Tout va très bien, Madame la marquise

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Nouvel incident à la centrale nucléaire EDF du Tricastin - Un «accident léger... tout va bien», dit l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), «mais si vous voyez pointer un monstre à deux têtes ou avec des tentacules, présentez vous immédiatement chez le médecin»

Nous lisons dans les journaux (nous n'avons pas voulu nous rapprocher du site) qu'un problème (97 employés ont été "légèrement contaminés", le quatrième incident en quelques semaines) dans le générateur principal de la centrale du Tricastin, dans la Drôme, a obligé à un arrêt momentané du réacteur. Monsieur Pyromane Burns, de l'Autorité de sûreté nucléaire, nous a tranquillisés : «C'est très normal, homme, il ne s’est rien passé. Cela dit, il aurait pu y avoir du grabuge.».
«Il n'y a pas eu il ni y aura pas de risque pour les travailleurs ni la population, et le problème du générateur a été déjà réglé ... mais qu'à cela ne tienne, si quelqu'un sait comment contrôler la fusion d’un réacteur nucléaire, qu’il passe d'urgence à Tricastin... C'est une plaisanterie, c'est une plaisanterie », ajoute-t-il en riant, «c’est que je suis un grand fan d’Y a-t-il un pilote dans l'avion ? ».
La centrale de Tricastin fêtera bientôt ses 30 ans, et tôt ou tard le Gouvernement aura à décider s'il proroge la concession. «C'est jouer vraiment de mauvaise chance que cela arrive juste maintenant, parce que cela va donner une impression trompeuse sur l'énergie nucléaire», dit on à l’ASN «Mis à part les résidus qui durent des milliers d'années, le risque de Syndrome chinois, le précédent de Tchernobyl et les mutations incontrôlées, il s’agit bien de l'énergie la plus écologique et la moins polluante qui existe. Bon, il nous reste l’énergie solaire, c’est vrai, mais avec le nucléaire on ne court pas de risque d'insolation».

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