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iPad: la secte Apple frappe de nouveau

Payez-vous une tablette deux fois plus chère qu'un écran tactile portable juste parce que c'est plus beau, plus solide, plus intelligent et que son OS est d’une stabilité légendaire

Au milieu d’un grand tapage médiatique, Steve Jobs le PDG people le plus célèbre du monde, a lancé le dernier gadget d'Apple. Les accros de la pomme croquée ont été ravis par le jouet, mais le tout est de savoir si le nouveau gadget de lecture e-book remplacera un jour la grande idée de Johannes Gutenberg.

L’événement a remué ma fibre poétique et, a la manière de E.J. Thribb (1), en voici ma réaction initiale :

Ainsi donc Jobs
à une époque sans job
vous nous avez donné l'iPod,
un ordinateur sans clavier
ni boutons.

Humm, cela est tout à fait prometeur. Je devrais essayer de le terminer plus tard.

L'iPad vient donc de faire une entrée fracassante quoique assez tardive dans le marché des lecteurs eBook, lui-même déjà surpeuplé. Avec les offres d'Amazon, Sony, BeBook, iRiver, Bookeen, Elonex et quelques autres (v. eBooks en France), déjà en compétition pour une part de marché, il est possible qu’en fin de compte il y ait bien plus de lecteurs électroniques que de livres électroniques à lire à leur sujet.

L'iPad va se vendre, bien sûr. Apple est le Michael Jackson des fabricants de technologie : c’est à dire, capable de fabriquer des produits déjà inventés par d’autres mais qui font naître ce genre d'attitude farouchement défensive que l‘on retrouve seulement chez les adeptes des cultes religieux cinglés. Dire à un geek Apple par exemple, qu’il aurait mieux fait d’acheter un machin dont la technologie ferait aussi bien mais à moitié prix, c'est comme dire à un scientologue que Ron Hubbard était un escroc.

Peu importe combien de versions de l'Apple iPad vont être proposées, les fidèles vont les acheter toutes, tout comme les fans de Michael Jackson avaient l’habitude d’acheter le même album encore et encore – alors qu'il continuait d'être réédité mais sous prétexte d’ une couverture différente.

Cependant, au-delà du culte d'Apple, parmi ceux qui ne sommes pas encore sous l'emprise du Jobs Pontifex Maximus, grand prêtre du Dieu "i", comment l’iPad sera-t-il accueilli? Deviendra-t-il le gadget qui tuera enfin définitivement la technologie de Gutenberg?
A dire vrai, permettez-moi d’en douter : l’iPad trouvera sans doute sa place dans le créneau du marché du gadget addict des lecteurs de livres électroniques, mais franchement vous représentez-vous l'image d'un lecteur sérieux en train de lire un livre de fiction ou non fiction ou un recueil de poèmes sur un appareil dont le nom fait penser à un article d'hygiène féminine (2) ?

Apple devrait d'ailleurs prévoir assez vite le lancement du nouvel iSteve.

_________________
(1) EJ Thribb est le nom d’un poète imaginaire qui écrit dans l'hebdomadaire satirique britannique Private Eye. Ses poèmes au tonus mordant sont en réalité consignés par Barry Fantoni. Les poèmes de Thribb chambrent habituellement des personnalités récemment décédées, et commencent souvent par l’en-tête « In Memoriam», avec en première ligne presque invariablement la phrase: « So. Farewell then… » qui pourrait se traduire par « Ainsi donc adieu... ».

(2) Un “sanitary pad “ est l’équivalent français d’une serviette hygiénique

5 commentaires :

Numerikbook a dit…

on atteint les sommets de la démagogie avec ce type d'article. Vous cassez du Apple, juste pour le plaisir de casser du Apple. Aucune once d'objectivité dans votre prose gratuite. Vous êtes sans doute du genre à critiquer pour critiquer dès que Apple fait quelque chose.

José a dit…

@Numerikbook
Mais non mais non.
Voyez-vous ceci est un blog qui aime tourner en dérision tous ceux qui se prennent très -- mais alors très -- au sérieux. Apple inclu.
L'objectivité vraie est -- à mon humble avis -- que, en fin de compte, la petit monde d'Apple a presque toujours apporté des ordinateurs ordinaires en tout point, sauf pour leurs prix injustifiables.
Oui, l'aura d'Apple aujourd'hui tient vraiment de la secte, sinon voyez ceci:

http://www.dailymotion.com/video/xb5cz0_ouverture-de-lapple-store-de-montpe_news

...ou encore celui-ci:
http://www.clubic.com/actualite-309786-video-les-fans-envahissent-l-apple-store-de-paris.html

...soyons clairs : non, on ne peut pas considérer que Apple est une secte...Et ce même en écoutant le témoignage assez troublant d'un fan à 7:30 du matin... Certes, l'individu en question compare Apple à une église, un lieu de culte, une fraternité dans laquelle on se tappe dans les mains... Certes, il se considère comme un croyant, heureux de pouvoir enfin se recueillir, et persuadé que ce lieu détient une force supérieure qui donne la foi à ses visiteurs...

Il faut bien se rendre compte que tous ces gens sont probablement en plein délire mystique, et finalement, qu'ils soient à l'Apple Store ou face au prototype de vaisseau spatial de Raël, c'est un peu la même chose. A ceci près que l'endoctrinement est l'argument Number One des détracteurs du monde numérique dans son ensemble, évitons de trop nous servir de leurs jouets (Je suis un utilisateur convaincu de l'iPhone, savez-vous? Et force est de reconnaître que c'est un gadget très très adictif... justement je peux m'en passer, pour ne pas devenir accro à ses pouvoirs hallucinogènes. Histoire de rester mecréant :)

Numerikbook a dit…

Il y a toujours une part d'addiction dans tous les gadgets qu'ils soient ou non électroniques d'ailleurs. Quand on s'intéresse de près au débat sur le livre électronique versus le livre papier, on se rend bien compte combien les gens ont des préjugés sur le livre: une fois encore, ce n'est pas le support qui fait la valeur d'un livre mais bien l'histoire qu'il renferme. Ceci étant dit, l'important est de garder son libre arbitre. J'aime les produits Apple, sans pour autant perdre mon libre arbitre et puis de toutes façons je travaille autant sur un Mac que sur un PC. Apple a indéniablement révolutionner notre façon d'écouter de la musique ou encore de téléphoner, on ne peut pas lui enlever ça. Après, on peut critiquer son marketing et tout ce que vous voulez et heureusement d'ailleurs

José a dit…

En fin de compte, dans l'article, la question de fond que je posais est celle de savoir si l'eBook allait-il mettre Gutenberg au chômage. Je suis d'accord avec vous: il persiste beaucoup d'idées reçues, mais non pas tant sur Apple que sur le devenir du livre lui-même. Contrairement aux idées reçues, le livre ne va pas bien ces temps ci. Et pourtant, on n’a jamais autant publié et aussi peu acheté de livres. Il y a peu de VIP dans le métier de la cellulose écrite; beaucoup plus nombreux que les auteurs à succès que l’on voit en boucle, il y a les autres, beaucoup moins brillants ; ceux qui ne passent ni à la télé ni dans les magazines.
Cela dit, permettez-moi de douter de votre affirmation lorsque vous indiquez textuellemente que "ce n'est pas le support qui fait la valeur d'un livre mais l'histoire qu'il renferme." Je sais bien qu'on s'engage sur un discusssion presque scolastique, mais le livre est le savoir écrit, l'âme et le corps, l'espprit et la lettre. Tous deux forment un tout indissociable. Le contraire serait considérer la disparition de la bibliothèque d'Alexandrie au IVe s... purement anecdotique.
Le livrre ce n'est pas l'image.. Pour ce faire on dispose de la peinture, du cinéma ou de la photographie, par exemple.
Et le eBook... des groupes d’édition contrôlent des plates-formes de distribution numériques pour ordinateurs et pour E-Book ; des logiciels existent sur le marché avec prélèvement par leurs fournisseurs d’une commission sur le chiffre d’affaire réalisé. Mais quelle sera la visibilité d’une oeuvre si cela dépend non pas du comité éditorial de tel ou tel éditeur, sinon d'un fornisseru monopolistique: c'est bien le cas d'Apple et iTunes avec le verrouillage des RDM; de Google pour la numérisation --- jamais désintéressée -- d'oeuvres tombées déjà dans le domaine publique; de Microsoft pour la monopolisation du coeur de métier des OS.
C'est vrai Jobs n'est pas le seul en cause mais de grâce ne faites pas passer ce marchand de gadgets pour un mecène altruiste: cela est peut-être possible pour les Teletubbies mais pas pour Baudelaire.

Anonyme a dit…

Le meilleur moyen de se protéger contre la présence d’une secte est de se munir de produit contre les mystiques

(Marc Escayrol)

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