Un pas diplomatique important. Alors que le
présidentissime Sarkozy s’est rendu hier en Libye avec le Premier ministre
britannique David Cameron, un invité surprise les accompagnait : le métaphysicien
Bernard Henri Lévy, provoquant un vent de panique dans la Jamahiriya.
Bernard Henri
Lévy est un revenant d'un genre singulier. Il n'hésite pas à s'impliquer dans
les causes qu'il défend, comme ce fut le cas lors de la chute du régime de
Mouammar Kadhafi en Libye. Dans une
interview publiée fin août dans le quotidien Nice Matin, Bernard-Henri Lévy
se dit « heureux d'avoir contribué »
à la victoire des insurgés libyens, première étape vers un « Etat de droit », et estime qu'elle « aura un effet mécanique en Syrie ». « Je ne parlerai pas de fierté. Mais je
suis heureux, oui, d'avoir contribué à convaincre le président de mon pays
qu'il était possible de faire tomber un dictateur », explique-t-il, en
référence à la rencontre de mars dernier, entre Nicolas Sarkozy et les rebelles
libyens. Une étape décisive puisque c'est lui qui reconnaitra en premier la
légitimité du CNT. Plus de 60 pays l'ont reconnu aujourd'hui comme seul
représentant du peuple libyen. Pourtant, certains aspects du personnage de BHL dérangent
(ça c’est un euphémisme).
Fin août, le site
Arrêt sur Image racontait comment Le Monde avait refusé de publier un ‘reportage’
de BHL, aux côtés des rebelles libyens. « Cela
n'aurait pas posé problème si BHL souhaitait publier une tribune dans les pages
Débats », explique-t-on dans la rédaction. « Mais on estime qu'on ne peut pas confier un reportage à
quelqu'un qui est administrateur du Monde, et qui a pris position sur le
conflit libyen ». « Nous ne sommes pas des anti-BHL primaires, mais
on a estimé que la demande était abusive », ajoute-t-on. Le témoignage
de BHL en Géorgie est sûrement resté dans les mémoires du Monde. Dans un
article publié sur Rue 89 an août 2008, le
site internet vérifiait le récit publié quelques jours plus tôt par BHL
dans le quotidien. Un témoignage assez fantastique… Le philosophe des beaux
quartiers racontait par exemple, être entré dans Gori, capitale d'Ossétie du
Sud. Une information démentie par les personnes qui l'accompagnaient. Des
imprécisions que l'on retrouvait dans son dernier livre, ‘De la guerre en
philosophie’. BHL cite alors les recherches de Jean-Baptiste Botul, pour
démonter les thèses du philosophe Kant. Problème, Jean-Baptiste Botul est un
personnage imaginaire, créé par Frédéric Pagès, agrégé de philosophie et plume
du Canard enchaîné…
Et BHL de dire « je suis capable de lever les
dénégations que j’entretiens, d’ironiser sur mes méprises et sur mes
prétentions à la maîtrise. » Quod erat demonstrandum.
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