Des ferrailleurs manouches achètent Google

Le serveur principal de la société a disparu d’un bateau-ferme dans l'Atlantique, et est réapparu dans une casse de ferrailleurs gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer, près de Marseille.

L’histoire est biscornue, mais c'est là justement où se trouve son hilarité. Il est connu de tous que l’ensemble des contenus disponibles en ligne sur Internet est stocké dans des serveurs (ordinateurs de très grande capacité) disséminés à travers le globe. Il est également connu que ces serveurs contiennent des éléments d'une légalité douteuse, sur lesquels les sociétés qui en effectuent la maintenance se lavent les mains, c’est pourquoi elles choisissent de les cacher dans des contrées à la législation «flexible» comme dans les réserves indiennes sur le sol américain ou bien en haute mer. Ce fut le cas d'une ferme de serveurs flottants de Google, ancrée à 200 miles des côtes est africaines. Ce fut le cas surtout jusqu'à ce que des pirates somaliens aient pris d'assaut le bateau, espérant peut-être un butin succulent, et n'y trouvant à la place que quelques ingénieurs Yankees et des tonnes de boîtes en métal aux lumières clignotantes.

C’est à partir de là qu’on perd la trace du serveur Google/XT001, également appelé Google Mastermind. C’est-à-dire, le cerveau d'Internet. «Nous avons d'autres serveurs pleins de montages vidéo mais sans aucune grâce, des blogs sur la vie et miracles de Ségolène Royal et des photos de minettes avec des phrases tarabiscotées du type « c’est sensaasss », « ça booouuume », etc, dit Mike Scampette, porte-parole de l'entreprise, « mais voyez vous, l'un d'eux contenait justement le moteur de recherche de Google: la pierre angulaire de l'entreprise et du tout Internet. »

Bien sûr, un ordi aussi précieux n’était pas complètement déprotégé: il a continué de fonctionner à tout moment, émettant un signal GPS qui a permis de le localiser deux mois plus tard dans… un conteneur illégal de machines à sous « déchargé » par erreur dans le port de Marseille. Mais les représentants de Google sont arrivés cinq minutes trop tard à la vente aux enchères: un groupe gitans venait d'acquérir le serveur pour vingt euros et quatre pneus usés.

«Nous avons déjà entamé des négociations avec le clan Chouravian-Carlottez afin de racheter le Mastermind de Google à un prix qui nous satisfasse tous », a annoncé Scampette. « Pour l’instant, les montants sont calculés en poulets, pas en dollars. C’est bon signe : ils ne savent pas encore la valeur de ce qu'ils ont dans les mains.»