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Les anciens



Ceux qui entendent la politique comme un acte de dévouement désacralisé et non pas comme un acte de racket, ont l’habitude de se laisser guider par une devise, pleine de sarcasme, selon laquelle le principal avantage d'être élu président ou ministre est d’être traité le reste de leur vie comme ex-président ou ex-ministre.  

D’ailleurs, dans de nombreux cas, la courtoisie bon enfant veut aborder ces anciens avec le titre de la position occupée antérieurement, comme si elle était à vie.
Lorsque les citoyens se rendent aux urnes avec l'esprit vengeur, il arrive souvent  que de nombreux politiciens soient obligés de rentrer chez eux. Et l'absence de pouvoir, avec l'obsession conspiratrice qui l'accompagne, produit chez certains un vide à l'estomac, une sensation de brûlure, qu’aucun Maalox ou bicarbonate de sodium pourraient atténuer.
Ceux qui n’ont jamais imaginé de tomber de si haut, devraient être drôlement contents. Le problème se présente pour ceux qui croyaient être parvenus à atteindre le  limbe institutionnel éternel, ceux dont les dents de lait sont tombées au cours de leur vie partisane et qui ne savent rien faire d’autre hors de la politique.
Pour eux, le déménagement risque d’être cruel à moins de se réengager dans la masse salariale publique. Seuls la thanatopraxie ou le maquillage funéraire sont en mesure de leur restituer un semblant  de couleur qui leur rappelle la vie à l'air libre.
Ça doit être dur que le mobile s’arrête de vibrer comme un fou, que plus personne ne rit vos grâces, que la ruse présumée d’antan soit aujourd’hui considérée comme un simple non-sens. C’est peut-être pour cette raison, et pour atténuer des conséquences indésirables, qu’il vaut mieux laisser les choses telles quelles. Malgré plus d'une centaine de députés débutants, les constantes vitales de la politique restent les mêmes dans le nouveau Parlement européen : six parlementaires sur dix n’ont jamais travaillé dans le secteur privé, huit sur dix proviennent d’autres fonctions publiques et un sur quatre est un fonctionnaire de carrière.
Et c’est ainsi que le jeune Mickey Barroso (58 ans) laissera sa place de président du Conseil au débutant Jean-Claude Juncker qui fêtera bientôt ses 60 ans… et que le jeune Le Pen renouvelle son mandat à 86 ans.

Bonjour, l'ambiance.


Le "stupid" délire d’un flic raciste

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La colère d'Obama après l'arrestation d'un professeur noir suscite la polémique... en France, alors que le flic outragé (américain) regarde ailleurs quand la victime soulève un délit de faciès

Le président a causé un émoi quand il a affirmé à une conférence de presse en début de semaine que la police de Cambridge, une petite ville du Massachussetts, avait "agi stupidement" en arrêtant Gates, un ami du président, pour conduite désordonnée.
"Stupidement" a dit Obama. La police d’une petite ville de la Nouvelle Angleterre, accusée de racisme par la victime d'une bavure raciste présumée ? Le mot a déclenché une frénésie médiatique. Et les journalistes, cette fin de juillet, qui craignaient ne pas savoir quoi se mettre sous la dent…

Au départ, l'histoire est plutôt comique. Un célèbre généalogiste, le professeur Henry Louis Gates Junior, noir de son état et spécialiste de l’histoire Afro-Américaine à l'université de Harvard, n'arrive pas à ouvrir sa porte en rentrant en taxi de l’aéroport après un long voyage en Chine pour le compte d’une célébrité. Le chauffeur de taxi, noir lui aussi, vient lui prêter main forte pour défoncer sa porte (d’autres disent que le professeur a essayé de sauter par une fenêtre). Une voisine alarmée, appelle la police, croyant à un cambriolage. Le professeur est emmené au gnouf, menotté.

L'affaire a rebondi suite aux déclarations d’Obama lui même, qui est un ami de longue date de Gates : le président a qualifié l'attitude de la police de "stupide", devant des millions de téléspectateurs.

Il y a un hic: les faits divergent considérablement selon qu'ils sont rapportés par Gates ou par celui qui l'a arrêté, le sergent James Crowley. Gates se dit victime d'un comportement raciste. Selon le policier, il a été conduit au poste parce qu'il s'est comporté grossièrement.


Au début de son discours, Obama blague sur le fait que s'il essayait d'entrer par effraction à la Maison blanche, il se ferait tirer dessus

Interrogé en conférence de presse, Obama tente en vain de prendre des gants, relève le Chicago Sun Times "Il commence son discours en précisant que Gates est "un ami" et qu'il risque donc de "ne pas être partial", puis ponctue sa réponse de "à ce que j'ai compris", de "encore une fois je n'y étais pas" et de "je ne sais pas quel rôle a joué la race là-dedans"". Avant de lancer le désormais fameux : "je pense que la police a agi de manière stupide".

L’affaire du professeur Gates "est le signe que la race reste un facteur important dans la société". Il a ajouté que "Cela n’entame en rien les progrès incroyables qui ont été faits. J’en suis ici la preuve".Les médias américains s'emballent. Liberation.fr explique qu'ils sont allés jusqu'à interviewer le père du sergent responsable de l'arrestation, 75 ans, assurant que son fils a "des amis proches de toutes les couleurs" et qu'il est "une bonne personne". Et d'ajouter : "J'ai voté pour Obama; je ne peux pas dire si je le referai."



Interrogé sur ABC pour savoir s'il maintenait ou retirait le mot "stupid", le président a tenté de sortir du piège. "J'ai un extraordinaire respect pour le difficile travail accompli par les officiers de police", dit-il, tout en relativisant l'importance du problème. "Je pense que c'est l'exemple classique du problème qui prend une ampleur qui n'a pas lieu d'être, à un moment où on se bat sur les thèmes de la santé ou de l'énergie."
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La loi anti-bandes sème la panique jusque dans la bande à Sarko


La loi anti-bande sème la panique jusque dans la bande à Sarko

Avec la nouvelle loi anti bandes on est fait comme des rats. Merci qui? Merci Monsieur Estrosi (curieux comme le député-maire de Nice a un nom qui me rappelle celui de... Sarkozy, bien sûr. Et hop, encore un de plus à qui le cumul des mandats ne donne pas froid aux oreilles)

Passons. La loi anti bandes de Sarkoestrosi, comme la loi anti casseurs dans les années 70, réintroduit la notion de responsabilité collective. Par exemple, si vous vous retrouvez dans une manif à côté d'un type en keffieh palestinien avec, dans son sac à dos, trois cocktails molotov, les oeuvres complètes de Bakounine, 500 boulons, en plus d'un guide intitulé "Comment découper un CRS en fines rondelles", que vous êtes vous même un non violent convaincu, lecteur de Khrisnamurti, qui ne mange que des yaourts macrobiotiques au lait de chèvre autogéré pour ne pas risquer de faire du mal au bifidus actif qui a dans les autres et qui condamne Yves Duteuil pour la brutalité de ses positions politiques... eh bien si vous vous faites ramasser par les flics en même temps, vous et votre voisin de manif, votre compte est bon. Au gnouf avec Julien Coupat et pour trois ans. Carrément.

C'est dire si certains sont en mauvaise posture pour les horreurs dont ils font agonir le chef de l'Etat... Eh oui, on a eu tort de critiquer cette malheureuse Ségolène Royal qui n'a fait qu'anticiper l'entrée en vigueur de cette loi anti-bandes en l'élargissant à l'international: quand Sarko dit une connerie sur les étrangers, Ségolène s'excuse au nom du reste de la bande, à savoir nous, la France. Elle n'a fait qu'appliquer la notion de "responsabilité collective".

Maintenant, si vous persistez à lire ce qui vient ci-bas, vous serez bon pour la tôle car passible de complicité dans la commission d'un flagrant délit EN responsabilité collective. Soyez-en averti.

- "Casse-toi, pauvre con";
- "Carla n'a pas plus de voix que Jane Birkin avec une rhinofaryngite";
- "Dominique de Villepin est beau gosse, et quand il court en caleçon sur la plage on dirait Burt Lancastaer dans Tant qu'il y aura des hommes, alors que d'autres ressemblent plus à un passe partout du type Louis de Funes";
- "Jacques Chirac n'est peut-être pas très intelligent mais lui au moins est à 72 % d'opinions favorables";
- "Barak Obama est élégant et vanté par la presse internationale, il n'est pas présenté par tout comme le petit frère de Sylvio Burlosconi."


Non, il serait tout à fait regrettable que cette notion de responsabilité collective s'applique à nouveau dans notre droit pénal. Cela voudrait dire qu'à terme, un garçon comme Frédéric Lefebvre, pour ne pas prendre le risque de compromettre tous les potes de sa bande, pardon tous les compagnons de son parti, ne pourrait plus nous amuser et nous distraire par ses multiples mots d'esprit, comme par exemple, quand il traite les syndicalistes antillais de "tonton macoutes" ou qu'il suggère que Ségolène aurait besoin d'un suivi psychologique.

Et ça serait vraiment dommage pour la qualité du débat politique en France.
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Le Conseil Constitutionnel renvoi le gouvernement à la case départ et hop... l'Hadopi à la poubelle!


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Le Conseil Constitutionnel vient de censurer la loi "Création et Internet", en invalidant une de ses principales dispositions. Principale victime de cet examen sourcillieux : la riposte graduée elle-même




"Au regard des droits et libertés constitutionnellement garantis, [...] le Conseil constitutionnel a censuré, aux articles 5 et 11 de la loi déférée, toutes les dispositions relatives au pouvoir de sanction de la commission de protection des droits de la HADOPI",

...indiquent les membres du Conseil dans leur communiqué de 18h. Par ce pouvoir de sanction la loi prevoyait de suspendre la connexion internet apres deux avertissements à l'internaute telechargeant "illegalement" des fichiers -c'était sans doute l'article le plus contesté de la loi.

C'est l´histoire d´une loi qui décidement n´est pas un long fleuve tranquille. Après un refus en commission, puis en votation plénière le 13 mars et les remous au sein de la majorité elle-même [allant jusqu'à mettre à mal le PS avec les bien pensants-bien nantis des SACEM, SACD et les majors, et même son ex-pote Fnac-PPR Olivennes]...
Et puis, aujourd´hui le Conseil Constitutionnel a tranché: il censure la disposition la plus controversée de l'Hadopi: la suspension de la ligne. Ce droit, au titre de "la liberté fondamentale déxpression" est couvert par ce principe général du droit, parce qu'il fait lui-même partie de la Déclaration des droits de l'homme.

"La liberté de communication et d’expression, énoncée à l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, [...] implique aujourd’hui, eu égard au développement généralisé d’internet et à son importance pour la participation à la vie démocratique et à l’expression des idées et des opinions, la liberté d’accéder à ces services de communication au public en ligne", énonce-t-il.
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Une claque pour le gouvernement.
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Autre renvoi dans les cordes du législateur par le Conseil constitutionnel :
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"En méconnaissance de l’article 9 de la Déclaration de 1789, la loi instituait [...], en opérant un renversement de la charge de la preuve, une présomption de culpabilité pouvant conduire à prononcer contre l’abonné des sanctions privatives ou restrictives du droit."

En clair, Création et Internet ne respectait pas la présomption d’innocence. Qui de plus est, le pouvoir de sanctionner ne peut venir QUE d'un juge et non d'une autorité administrative.
Pourtant la ministre y tient toujours:
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"J'en prends acte et j'ai l'intention de mettre en oeuvre l'Hadopi très vite,[...] avant l´été. J'ai bient l'intention que les mel et les lettres recommandées partent à la rentrée comme prévu: Et puis, bien sûr, venir devant le Parlement pour compléter la loi..."
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Mais elle se prend pour qui l'ex-Madonne de Versailles? La loi c'est la loi et comme ministre de la république tu te dois de la respecter la première.

A moins que le monstre de la Sarkouverture, ne réaparaisse sous les habits de Michel Piccoli, ou de Juliette Greco ou de Denis Olivennes.Tout est possible dans le royaume de la sarkouverture chic.
Quant à notre Mimi Cracra Albanel, la seule, la vraie, il ne lui reste que le pélérinage à Lourdes pour demander un miracle -mais elle n´est pas Bernadette Soubirous. Et puis si elle ne peut pas se contenter de chauffer son fauteuil pour rien, je peux lui télércharger un film le plus légalement du monde: "The Song of Bernadette", mais c'est un film nul, mieux vaut un des Marx Brothers. Ou bien, qu'elle continue de jouer au Monopoly, mais cette fois-ci sans tricher, depuis la case départ.
Sacrée Albanel... tu finiras un jour par être ministre de l'agriculture.
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Journal d'un épiphénomène



Les élections au Parlement Européen ou le Journal d'un épiphénomène


(Photogramme de la Vidéo promotionnelle pour les Elections au Parlement Européen)



L'UMP de la Sarkouverture ou l'histoire d'un 'exploit' annoncé.
Tous contents à droite -mais de quoi je me le demande ?
Ah oui, avec 27.7% vous êtes sûr de gouverner la France de la chienlit (pardon de la Ve république), vous savez, celle du scrutin majoritaire traficoté à 2 tours et dont la gauche s'en est accommodée tant que cela servait les intérêts de ses barons, et dont elle n'ose plus demander l'abrogation sous peine que les umpistes et autres nostalgiques du militaire de Lorraine, crient à la haute trahison.
Remarquez, soit je viens de rater quelque chose, soit ces gens-là font une lecture des résultats en clé "nationale". Or, ce scrutin concerne l'élection à la PROPORTIONNELLE à un tour des députés au PARLEMENT EUROPEEN et n'a strictement rien à voir avec la gouvernance franco-française de la res publica bonapartiste policière. Dieu merci, sur cette interprétation des résultats, ils sont rejoints par les copains du borgne de Saint-Cloud. Quant à Philippe de Villiers... on s'en fout.
Super commentaire de l'ami Xavier Bertrand: "l'hystérie obsessionnelle" du PS et autres Moooodems "ne paye pas". Faut lui accorder un peu de raison au père Bertrand -amis du PS celui-ci est bien l'alter ego du locataire de l'Elysée et bien plus malin que tous les Mélenchons, Bésancenots, Cohn-Bendits et autres martinaubristes réunis.
Mais Messieurs les umpistes je me trompe ou l'addition des gauches, des centristes et des écolos n'atteint pas elle les 56%? Posez la question à Rachida... elle au moins, elle a réponse à tout et puis elle nous fera rigoler -et en plus ce sera l'occasion pour elle d'étrenner la dernière robe de Dior aux frais de la Ve.

Au PS (16.7%) c'est la bérézina. Quoi de neuf? On l'admet même avec solennité (le soir Martine Aubry explique qu'elle a entendu le "message"). Alors tout va bien. ABENONHEIN, ici personne ne démissionne -ce qui est à l'image d'autres bananes du régime(nt) bonapartiste. Pourtant la gamelle est considérable, et je pèse mes mots. Donc ne vous attendez plus à un mouvement de transformation de fond de la machine, car même si la machine perd de l'huile de toutes parts, et bin il n'y plus un seul mécanicien dans la salle des machines pour assumer la responsabilité d'un changement de moteur, d'embrayage et de châssis. Le PS est comme la R4 de Renault, bien jolie maintenant qu'elle n'est plus en service, mais pas conduisible hors des routes goudronnées, c'est-à-dire, HORS DES SENTIERS BATTUS. Au PS ce n'est pas seulement un changement de tête qu'il faut, c'est bien la poursuite du départ de quelques uns encore qui devrait être envisagée. Mélenchon l'outsider stalinien a montré le chemin à suivre... [Mélenchon est sous prozac sur le plateau de France 2 : "La gauche est dans le trou" qu'il dit] Aussi un sacré changement de programme est indispensable: d'abord comme indiqué tout à l'heure, faire sortir les maos et les trotskos du PS (je sais, c'est utopique, mais que voulez-vous, ce sont les Jospin et autres Emmanuelli et Fabius qui, faisant bouger les ficelles derrière la scène, ménacent de faire couler le Titanic définitivement); ensuite dénoncer les institutions et le style présidentiel de la Ve, fini aussi la patrimonialisation et le cumul des mandats, abandon des dogmes marxistes -ils viennent de découvrir l'économie de marché, et attention les vélleités du type 35h font moins rire aujourd'hui qu'une blague de Carambar-; refus du nucléaire -car on est dans le pays avec la gauche la plus pro-nucléaire d'Europe; je ne comprends pas comment on peut être de gauche et pro-nucléaire; etc etc etc.
Du moins à Strasbourg le reste de l'hémicycle sera soulagé de savoir que le sublime Benoît Hamon ne fait plus partie de la fête.

Les cohnbandits écologiques sont de retour avec un 16% qui laisse tous les autres bouche bée -sauf le père Sarko, tout content lui d'avoir érodé encore un peu plus le flanc chic et "bon enfant" de la gauche. Car les écolopasséistes sont difficiles de classer. Voyez vous, le lit de la chienlit gaullienne est devenu sérieux et fréquentable, tout juste avec un zeste de présence potache à la Bové (ce Schtroumpf à moustaches me rappelle la tête du patron du stand de tir d'une fête foraine), plus un brin de revanchisme à la Eva Joly (dieu, qu'Isabelle Huppert est sublime, une fois encore, dans L'ivresse du pouvoir). Avec Dani dans le rôle principal de grand Schtroumpf ils forment un trio d'enfer: le nouveau Muppet Show de Sarko (je vous en parlerai une autre fois, je le promets). Non, franchement c'est la fleur d'un jour: comment voulez-vous croire qu'un sixième des électeurs Français ayant voté soit devenu écologiste, dans le pays considéré comme le plus grand utilisateur de pesticides sur la Terre. Ils auront fort à faire les copains du Sarko-Grenelle-de-l'environnement pour nous faire croire que ce sont des écolos. Moi, tant que je ne verrai pas la gauche dans son ensemble renoncer au nucléaire, je me demanderai toujours si plus que de gauche tous ceux-là ne sont pas des réacs. "Abénonhein", disent-ils "nous on n'est ni de droite ni de gauche". C'est comme ça qu'ils se considèrent être investis pour "transformer profondément le paysage politique français", dixit Eva Joly.

Bayrou Productions avec son 8.5% n'arrive qu'à sauver les meubles... du naufrage. Bayrou a quelque chose de catholiquement charismatique, certes, mais il aurait mieux fait de la boucler. Tant que le mouvement aura un patron aussi "bavard", quelqu'un qui met en orbite à la télé, à une heure de prime time, tout ce qui lui passe par la tête (sa rodomontade anti Cohn-Bendit a offert dans un plateau quelques points de plus aux écolocopains de Sarko), donc tant qu'il ne saura garder la langue (un peu) dans sa poche, il ne faudra pas s'étonner de voir partir les modems en haute mer prêcher la bonne parole chez les crustacés. Dommage le Modem méritait mieux.

Le reste, c'est-à-dire les extrêmes: RAS (PCF-Parti mélenchoniste-Front de gauche-NPA jusquauboutistes-barricadistes de Besancenot; gare-au-loup FN; France chouane Libertas... et que sais-je encore!)

En Europe, ce n'est pas mieux qu'en France, pire même: partout la droite passe et même la droite extrême (Pays-Bas, Italie, Danemark, Autriche); sauf en Grèce -lot de consolation.

Ici, le plus content de tous c'est Mickey Barroso: pas de déménagement en vue, son fauteuil est toujours là et il l'attend. D'ailleurs, je crois qu'il n'avait rien à cirer des résultats, puisqu'en plus de tous ses potes de droite, il était assuré du franc soutient de ses copains socialistes (!) yellow belly-Brown et ZP le cordonnier de Madrid.

A moins que tout ceci ne soit qu'un non-événement. D'ailleurs l'Europe, ça se trouve où sur la carte?

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Le maître à penser du protectionnisme nous invite... à nous protéger et survivre

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A propos d'«Après la démocratie», d'Emmanuel Todd


La crise financière convulsionne le politique dans tous les sens et de manière inattendue. La victoire d'un sénateur noir libéral, qui de plus est «novice», aux élections présidentielles américaines de novembre 2008 peut être considérée comme une première surprise parmi tant d’autres. Quoi d'autre nous réserve l'avenir?
L’historien Emmanuel Todd, démographe de son état, s’est fait un nom en prédisant à temps[*] l'effondrement de l'Union soviétique. Fin 2008, il est allé voir dans la boule de cristal de nouveau. Dans son dernier livre, Après la démocratie (Gallimard), il évoque la possibilité alarmante de l’avènement d'une société post-démocratique en Europe, le retour aux fantômes de la dictature et de la xénophobie où l’on désignerait à nouveau l’étranger comme bouc émissaire.
L'idée de départ est son incrédulité devant le fait qu'un politicien «vide, violent et vulgaire» comme Nicolas Sarkozy ait pu être élu président. Todd fait valoir que, comme ministre de l'intérieur, N.Sarkozy a déjà prouvé qu'il n’était pas préparé pour assumer de hautes fonctions, lorsqu’il avait attisé les tensions sociales lors des émeutes des banlieues en difficulté à l’hiver 2005. Les premiers mois d’exercice du pouvoir n'ont fait que confirmer ce jugement. Incompétent en économie tout comme en diplomatie, l'hyperactif N.Sarkozy va vite nulle part, un peu comme un cycliste pédalant longuement sur un vélo d'appartement.
Pourtant, l'élection de N.Sarkozy est un symptôme de la maladie de la démocratie française, plutôt que sa cause. La politique française est, depuis longtemps, clairement définie par ses divisions idéologiques: les communistes laïques, internationalistes, représentent la classe ouvrière, les gaullistes représentent le pays nationaliste, conservateur, les valeurs catholiques. Mais l'effondrement de la religion et des idéologies en général a détruit ce cadre, laissant derrière lui une société politique atomisée; et donc laissant la porte grande ouverte à la manipulation par des gens comme Sarkozy ou Silvio Berlusconi en Italie. De plus, ces temps économiquement difficiles vont pousser ce type de politiciens populistes à attiser les craintes du public envers l'immigration et à adopter des solutions de plus en plus autoritaires.
Toutefois, l'auteur est tout aussi cinglant sur l'opposition socialiste. Un parti socialiste de bureaucrates corsetés qui ont trahi les travailleurs qu’ils ont représentés par le passé. Quant aux fonctionnaires –grenier habituel du PS – ils n'ont pas à s'inquiéter des effets pernicieux de la mondialisation car leur emploi est protégé.
E.Todd dresse le portrait d’une élite politico-médiatique complice qui tire avantage de la mondialisation tout en étant de plus en plus déconnectée de la population qui en souffre. Aussi arrogante que l'aristocratie à la veille de la Révolution de 1789, cette élite ignore allègrement le point de vue des électeurs lorsque ça l’arrange. Les électeurs français ont rejeté par referendum le traité de Lisbonne; malgré cela, une version modifiée a été adoptée ultérieurement par le Parlement –les électeurs Espagnols et Britanniques ont protesté massivement contre la guerre en Irak, mais cela n’a pas empêché leurs gouvernements respectifs d’y envoyer des troupes malgré tout.
Les travailleurs critiquent durement les salaires bas pratiqués en Chine et la destruction d’emploi et la réduction des salaires que cela implique. De leur côté, les dirigeants Français font des immigrés musulmans le bouc émissaire et stigmatisent l'Islam militant, justifiant une intervention impopulaire en Afghanistan. Les employés veulent que l'Europe protège leurs emplois, mais malgré sa rhétorique de plus en plus protectionniste, N.Sarkozy –et l'opposition socialiste– respecte toujours les impératifs de libre-échange de l'UE et l'Organisation mondiale du commerce.
Selon le point de vue réductionniste d’Emmanuel Todd, la mondialisation n’est autre que l'exploitation des travailleurs bon marché de Chine et d’Inde par les sociétés américaine, européenne et japonaise. Todd s’érige donc en champion imbattable du protectionnisme européen. Ériger des barrières commerciales européennes va impliquer une augmentation des salaires qui, à son tour, stimulera la demande et les échanges commerciaux, soutient-il. L’«asphyxie sociale» qui est en train d’essouffler la démocratie disparaîtrait.
Les Britanniques, dont l'identité est enveloppée dans le libre-échange, ne pourront jamais adhérer au protectionnisme –suggère Todd– mais l'Allemagne et le reste de l'UE pourraient en être persuadés.
Souvent, la colère d’Emmanuel Todd devance son analyse. Trop de questions sont laissées en suspens. Est-ce que la mondialisation ne bénéficie pas tout de même, les consommateurs occidentaux? Pourquoi l'Allemagne, l'un des plus grands pays exportateurs, ne tourne-t-elle pas le dos au libre-échange? N.Sarkozy n’a-t-il pas été à la hauteur dans la gestion de la crise (du moins, sur un certain nombre de résultats bien meilleurs que chez ses voisins)?

Il ne fait aucun doute que l'assaut intellectuel au libre-échange s'intensifie. En France, notamment. Le livre d’Emmanuel Todd est un assaut enthousiaste dans cette guerre d'idées! Mais le livre est trop iconoclaste et nationaliste pour pouvoir en extrapoler un enseignement clairvoyant.
Un conseil: ne courez pas l'acheter en librairie. Certes, certaines hypothèses sont à première vue séduisantes, mais l’ensemble, sur un fond d’anthropologie des structures familiales et de démographie (le «cœur de métier» d’Emmanuel Todd), en reste souvent à des corrélations hâtivement construites et trop rapidement argumentées. La thèse de Todd se résumérait à quelque chose du type: Après la démocratie = "Après le sarkozysme", trop simpliste à mon goût. Si vous vous intéressez à l’avenir de la démocratie, lisez plutôt Wendy Brown, professeur de science politique à l’Université de Berkeley (Edgework: Critical Essays on Knowledge and Politics et Politics Out of History). Cette fois, l’analyse est d’autant plus stimulante qu’elle ne vise pas simplement le cadre français. Bien sûr, il faut garder en tête aussi le classique de Colin Crouch Postdemocracy
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[*] Dans «La Chute finale» Il prédit l’écroulement du bloc de l’Est sous la pression des populations instruites et éduquées à forte conscience politique d’Europe. C’est Hélène Carrère d'Encausse («L’Empire éclaté») qui tirera la notoriété de cette analyse pour un autre ouvrage sur le même sujet, mais avec une énorme erreur. En effet, elle prédisait la fin de l’URSS par la montée en puissance des populations asiatiques à forte natalité.
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