Dans le cas des compagnies aériennes, la crise a déchaîné des ouragans délirants.
Lorsque le prix du kérosène a commencé à crever le plafond, un ingénieux hominidé proposa d’installer des sièges verticaux dans les vols court-courriers. Un pas en arrière dans la prolétarisée classe touriste, où il est métaphysiquement impossible de déployer un journal, à moins de le faire avec l'intention de le manger. Il fallait inventer des sarcophages à la verticale et des tabourets pour les manœuvres de décollage et d'atterrissage. Quelque chose comme le brancard-camisole de force d'Hannibal Lecter dans Le silence des agneaux. Certains psychopathes de l'économie ont même suggéré de faire payer davantage aux obèses. Maintenant, la dernière hallucination compulsive consiste à supprimer la classe affaires dans les courts et moyen-courriers., a savoir, les vols intérieurs et ceux qui connectent les principales villes européennes entre elles.
On est conscient que la crise économique a poussé les entreprises à ajuster le budget voyages de leurs employés. Voler en classe affaires est devenu un luxe. Mais il existe d’autres formules d'économie aéronautique, sans convertir l’accès aux portes d’embarquement en parcours du combattant aux allures de torture médiévale. Par exemple, aménager le fuselage de l'avion, y compris la soute. Tous serrés comme des sardines en boîte grâce à de longues barres où pourront être accrochés les passagers avec des harnais --une sorte de séchoir-étendoir à jambons, aux allures de bodega espagnole, si vous voyez ce que je veux dire. Si, en plus, on supprime le co-pilote, l'équipage et qu’on élimine les inutiles gilets de sauvetage et qu’on nous contraint à partager le masque à oxygène, le secteur du transport aérien sera parfaitement blindé... ou pas ?
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