Comme j’aimais la série « Il était une fois…l’homme ». Je ne sais pas qui est venu en premier : si ma passion pour l’histoire ou la découverte de cette série. Peu importe. Je constate avec déception qu’il n’y a plus rien de tel dans la programmation TV d’aujourd’hui. Même sur les chaines publiques aux qualités prétendument meilleures sous couvert d’intérêt général et d’autres sornettes à faire peur à ma grand-mère. Rien.
Nos hommes politiques en général –bien que certains s’emplissent la bouche avec des formules aussi indigestes que les rebattus « fondamentaux » – préfèrent en fait voler au ras des pâquerettes. On ne veut pas de citoyens intéressés par la connaissance de l’histoire, car le quidam qui connait bien son passé, il est difficile de le tromper sur son devenir. Cela supposerait le déclin de l’emprise du politique sur nos vies – ce que l’homme politique n’est pas prêt à consentir.
Cela explique peut-être le peu de réticences soulevé par le citoyen lambda alors même que le tabou de la dépense publique est élevé sur un piédestal indétrônable. Toute solution passe par son augmentation et peu nombreux sont ceux qui remettent en question son efficacité et son impact à moyen et à long terme. Je n’ai pas entendu un seul homme politique – sauf peut-être Michel Rocard – faire la différence entre investissement et dépenses courantes. On ne parle presque pas de financement. Rien. Et pourtant, l’histoire nous apporte des leçons à cet égard.
- La Rome impériale est tombée pour de nombreuses raisons. Entre autres, à cause du coût brutal du maintien de l’Empire, ses armées et ses frontières ; tout comme pour sauvegarder la paix sociale – entendez par là, le coût du pain et des jeux du cirque. Bien. Lorsque l’expansion s’est brusquement ralentie, lorsque le système esclavagiste s’est effondré, les graphiques des recettes et des dépenses ont commencé à refléter des réalités bien différentes.
- L’Empire Espagnol des Habsbourg s’est effondré principalement à cause des proportions démesurées des dépenses publiques, l’entretien d’une énorme bureaucratie, la flagrante mauvaise gestion des ressources gérées par un Etat à tendance monopolistique. Cela, ne vous rappelle-t-il pas quelque chose ?
- L’édition allemande de la Théorie Générale de Keynes. Dans cet ouvrage l’auteur reconnaît que ses idées sont « plus facilement applicables aux conditions d’un Etat totalitaire ». Galbraith voit en Hitler le véritable protagoniste des idées keynésiennes. Comme c’est curieux, pour une fois, je suis d’accord avec Galbraith. On fait semblant d’ignorer que le modèle économique national socialiste qui garantissait aux entrepreneurs allemands de l’époque la paix sociale en échange de l’élimination de la démocratie et des syndicats de classe – le tout arrosé de dépenses publiques abondantes – n’était pas viable sans une clé essentielle de la pensée nazie, à savoir l’espace vital, l’expansionnisme et l’appropriation des ressources d’autrui.
« À long terme, tous morts », disait Keynes pour se moquer de tous ceux qui prétendaient que le marché tendait à l’équilibre dans cet état des choses. Keynes a, en essence, été le premier à reconnaitre que son système de pensée était structurellement inenvisageable. Ou inversement, pour être viable, ce serait à un prix fort élevé en destruction et vies humaines. Leçons de l’histoire.
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