Nous voilà encore une fois à déplorer l’énième exécution d’un condamné à mort aux USA, en Géorgie, pour être précis. Cet instrument d’autosatisfaction soutenu par un système de valeurs outrecuidant et élevé au rang de code moral.
Troy Davis, 42
ans, noir, condamné à mort en 1991 et exécuté 20 ans après… pas besoin de s’attarder
sur sa supposée culpabilité ni sur son innocence présumée (l'existence de nouvelles preuves réfutant sa responsabilité dans l'homicide d'un policier) ni sur les mécanismes judiciaires qui ont entraîné un tel déni de justice. Tu ne tueras point, 5e
commandement. God bless America, une
société assise sur le puritanisme et la fausse empathie (‘la plus grande
démocratie au monde’, nous dit-on). Une fois de plus, ce cas a attiré l'attention nord-américaine et internationale par les doutes qui pèsent sur la culpabilité de Davis. Depuis qu'il a été condamné en 1991, sept des neuf témoins clé dans le procès se sont rétractés ou ont modifié leurs déclarations en reconnaissant qu'ils avaient été contraints par la police. Outre ces témoignages, il n'existe aucune preuve reliant Davis au crime.
L'exécution d'un
être – humain ou pas, je tiens à le dire – n'est jamais un acte de justice mais
un geste de vengeance et donc un échec de l'administration de justice. De par
son caractère incertain et arbitraire, la peine de mort n'est jamais un argument d’autorité,
pas plus qu’un mécanisme dissuasif pour prévenir le crime. C’est un instrument
de pouvoir, une punition cruelle, la vengeance, qui légitime implicitement
l'usage de la violence d'État.
Il y a deux
continents presque libres de ce fléau. La Biélorussie est l'exception en
Europe. Les États-Unis en Amérique. Honte à eux (et aux 56 pays restants). Le métier d’avocat de la défense doit être très frustrant là-bas.
Georgia on my mind... pas pour une bonne raison, je le crains.
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