Il faut taxer les banques
Le Parlement a voté en octobre une surper-taxe sur les profits des banques…
Histoire amusante que celle de ce lapsus du député UMP Jean-François Lamour, ancien champion olympique d’escrime, qui dit s’être « trompé de bouton » en votant pour la super-taxe de 10% sur les profits des banques.
Et si monsieur Lamour avait commis un lapsus ? S’il avait, en quelque sorte malgré lui, voté cette contribution exceptionnelle des banques au budget de l’Etat ?
Et pourquoi l’aurait-il fait ?
Parce qu’il y a évidemment quelque chose qui cloche. Nous sommes face à une crise énorme, la plus forte crise depuis 1929. Une crise encore plus forte que celle de 1973. En 1973, on pouvait dire c’était la faute à pas de chance, que c’était le prix du pétrole qui augmentait, que c’était la faute à la géopolitique…
Mais là c’est différent. La crise actuelle, c’est la faute des banques. Des millions de personnes ont perdu leur emploi, des milliers d’entreprises ont été détruites, mais les banques, elles, font des profits ! Pire encore : elles ont repris leur activité de spéculation. La prochaine crise est déjà en train de se préparer, sous nos yeux.
Cette situation me fait penser à celle d’un automobiliste fou qui causerait un accident monstre, ne paierait rien… et se remettrait le lendemain à rouler à tombeau ouvert !
Comment éviter de nouveaux accidents ?
La vraie solution, ça serait de retirer leurs permis de conduire aux traders fous, ou de retirer de la circulation les véhicules trop dangereux, c’est-à-dire les produits financiers qui causent les catastrophes.
Mais comme c’est compliqué, ce qu’il faut faire, c’est d’obliger les banques à payer pour une part des dépenses des Etats, qui doivent dépenser plus pour le chômage et les aides sociales.
C’est d’ailleurs ce que vient de faire le gouvernement belge, traumatisé par la faillite de la banque Fortis, qui vient de taxer ses banques à hauteur de 500 millions d’euros par an. 500 millions, c’est à peu près la même chose que ce que devrait rapporter la super-taxe française.
Aux Etats-Unis aussi, Ben Bernanke, le président de la Banque centrale, veut taxer plus les banques. Au Royaume-Uni, Gordon Brown a lui aussi mis à contribution les banques. Comme l’avait fait avant lui, surprise surprise, la très libérale et très anti-taxes Margaret Thatcher, en 1981, pour réduire le déficit du budget, très touché par la crise, déjà, celle de 1979.
C’est beaucoup 500 millions d’euros ?
Non, c’est peu, c’est très peu. BNP Paribas devrait verser à la fin de l’année 1 milliard d’euros de bonus à ses traders. Pour la Société Générale, on parle de 2 milliards, sans parler des 7 milliards pour le Santander…et je ne vous dis pas le chiffre octroyé par HSBC, le montant me fait pâlir de honte.
Et Jean-François Copé, opposé à la super-taxe, de dire affligé: « Nous sommes en période de reprise, nous n’allons pas taxer les banques au moment où elles vont mieux. »
Ne laissez pas un conducteur fou appuyer sur le bouton
Publié par
José
on
samedi 6 mars 2010
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