Dieu nous vienne en aide

Y'a pas que le pasteur Jones ...même sur Terre, l
les Bogdanov reprennent du service

La religion n'est pas un délire superstitieux en déclin, comme les apôtres de la laïcité prophétisent depuis des décennies. Loin de là, nous traversons actuellement un moment où Dieu est sur toutes les lèvres. Même celles des charlatans. Certains brandissent l'Ancien Testament, d’autres le Coran et quelques uns même le Big Bang. Le bravache pasteur d'une petite secte protestante de la Floride -- dont les paroissiens peuvent être comptés sur les doigts d'une main – joue les matamores menaçant de réduire en cendres le livre saint de l'Islam.

Au lieu d'être traité comme un extraterrestre atterrissant dans une émission de télévision de charcuterie rose (à ne pas confondre, s'il vous plaît, avec la mortadelle de Bologne), les occurrences de ce bon Terry Jones ont reçu une couverture mondiale capable de déclencher la colère des musulmans et de ceux qui n'ont rien d'autre à faire que d'écouter les sornettes d'un infidèle déséquilibré. Même Barack Obama a essayé de jauger avec l’idiotie du curé, tout comme David Petraeus, commandant général des croisés en Afghanistan, l’avait essayé avant lui. Voir, c'est croire, comme dirait Saint-Thomas. Et comme si l’exploit de l’ecclésiastique pentecôtiste n'était pas suffisamment effroyable, Stephen Hawking se propose de devenir un chaman de l'astrophysique.

Le scientifique britannique a décrété qu'il n'y a pas besoin de chercher Dieu dans l'origine de l'explosion qui a donné naissance à l'univers. Pas question de design intelligent ou de laboratoires célestes. Le monde est apparu par génération spontanée. La voix de synthèse du génie d'Oxford encouragera plus d’un grand missionnaire de l'athéisme, mais elle ne sera pas entendue par le pasteur Jones, pas plus que par ses concurrents des madrasas fondamentalistes. Et beaucoup moins par les extraterrestres -- ces entités avec lesquelles Hawking nous conseille de ne pas communiquer au risque d'être colonisés.