/>

Chez les Chirac, c'est l'UMP qui paie le micmac

La vérité sur les sentiments de Sarkozy pour Chirac enfin révélée
Les avocaillons de Jack Shirak et la mairie de Paris ont concocté un tripatouillage selon lequel, en échange du versement d'une somme de 2.2 millions d'euros, la ville de Paris ne se constituerait pas partie civile lors du procès de l'ancien chef d'Etat dans l'affaire des emplois fictifs. L'UMP devrait prendre à sa charge les trois quarts du fricotage.

Le bureau politique de la troupe umpiste était réuni lundi soir pour voter la prise en charge d'une partie des pépètes empruntées à la ville de Paris par la formation, dans l'affaire des sinécures fictives pour laquelle Shirak le coquin devait être jugé d'ici la fin de l'année.
Le protocole d'accord qui a été mis en place entre la mairie de Paris et les défenseurs de Jack fait état d'une combine à l'amiable entre les deux artistes (si tant est que Paris, en la personne de son bourgmestre, puisse être considérée un joyeux sociétaire et comparse). En échange du paiement d'un montant de 2.2 millions d'euros, la ville ne se constituerait pas partie civile lors du procès.

"Dans une famille politique, il faut savoir être solidaire"

L'ex virtuose principal de la République avait été mis en examen en novembre 2007 pour "détournements de fonds publics" et "abus de confiance". On reproche au pauvre homme d'avoir financé 21 emplois présumés fictifs entre octobre 1992 et mai 1995 via le cabinet du maire de la capitale, fonction qu'il occupait à l'époque. Lorsqu'en octobre 2009 la juge avait décidé de la comparution en justice du distinguished man, elle n'avait pas manqué de rappeler qu'au moment des faits il était "également président du RPR (entre-temps devenu UMP en 2002) et que les faits renvoyés devant le tribunal correctionnel devaient servir ses intérêts ou ceux de son propre parti". Sans doute une façon d'impliquer le parti politique à qui les sommes détournées auraient profité à l'époque.

Sarko Ier – toujours lui, vous savez, celui de la liberté de répression – a pris compte de la raclée sous forme de remarque de la juge, et a décidé de soutenir son prédécesseur. Lors du petit déjeuner à l'Elysée qui précédait la réunion, il avait d'ailleurs préparé le terrain : "Pour Chirac, c'est notre devoir, votre devoir de le faire. Dans une famille politique, il faut savoir être solidaire". Xavier Bertrand, secrétaire général de la tribu, a lui aussi invoqué un "devoir de solidarité" vis-à-vis de l’illustre personnage.
C'est ainsi qu'il a été voté à l'unanimité moins une voix que l'UMP prendrait à sa charge le paiement de quelques 1.72 millions d'euros du protocole d'accord. La décision doit être soumise au vote du Conseil de Paris dans trois semaines.

Pas tous d'accord avec l'accord

Les premières chicanes se sont fait entendre à l'intérieur même du parti politique sarkozien. Lionnel Luca et Christian Vanneste craignent que ce marché à l'amiable ne contribue qu'à alimenter la thèse du "tous pourris". Sarko Ier, en réponse à cela, a affirmé qu'il souhaitait ne pas réactiver les grabuges et autres guerres des chefs au sein de l'UMP entre les pro et les anti-Chichi. Toutefois, le grand manitou a tenu à préciser que le parti ne rembourserait que les sommes engagées par le RPR.
Du côté de l'opposition, de nombreuses créatures politiques ont également tenu à manifester leur écœurement. Pour les diables Verts – à l'origine de la poursuite en justice – l'affaire correspond à un "déni de justice". Eva Joly, l'ancienne juge d'instruction, a déclaré dans Libération "A mes yeux, c'est une faute politique". Cependant, Bertrand Delanoë, actuel bourgmestre PS de Paris, est comblé puisqu’il a reçu le soutien d'importants membres de sa tribu ainsi que de plusieurs coéquipiers de sa majorité municipale.


Pour en savoir plus:
Le Monde: Emplois fictifs : l'UMP approuve l'accord d'indemnisation de la mairie de Paris L'Express: L'UMP accepte d'indemniser la ville de Paris pour Jacques Chirac

0 commentaires :

Enregistrer un commentaire

 
Site Meter