
On pourrait aussi comprendre la colère légitime des centaines de milliers de mes citoyens qui ont vu tronqué le plus long pont du monde: en Espagne les 6 et 8 décembre sont des jours fériés; on parle alors d'"aqueduc", une spécialité où, d'ailleurs, le génie, l'inventivité espagnoles au travail sont pionnières et marquent même le pas sur les voisins en ces temps de crise :)
Ok, cela paraît plus ou moins évident. Mais quelque chose cloche dans l'histoire étonnante des excès que nos voisins du sud ont connu ce weekend, même en supposant que les contrôleurs soient les seuls scélérats de l'histoire. Nous sommes pleinement conscients qu'ils ne sont pas de simples contractuelles de parcomètres de zone bleue. Et inversement, non plus des ingénieurs de l'aérospatiale. Ce sont un peu plus de 700 femmes et 1.600 hommes; des techniciens hautement qualifiés, mais élevés et nourris par les mamelles de l'État depuis des décennies. Lorsqu'un pays désespère de l'action de deux mille et quelques civils et doit utiliser l'armée et le code pénal militaire pour les remettre sur le droit chemin, des deux choses l'une: soit la crise économique mais aussi politique et d'autorité, est en train d'induire les Espagnols vers le délire collectif, soit les tours de contrôle du trafic aérien sont devenues une sorte de refuge des cellules dormantes de la droite la plus réac d'Europe qui, en manipulant la situation prétendait nuire le gouvernement avec l'intention de le faire couler, comme suggéré par certains copains socialistes du cordonnier (*) de Madrid.
Décidément, l'Espagne va mal. Très mal.
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(*) 'Zapatero' en Espagnol
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