En Mars dernier, à l'abri du Premier amendement – celui qui établit tacitement la liberté d'expression comme un absolu de la constitution nord-américaine – elle a posté sur son profil Facebook une carte montrant des cibles potentielles du type fusil de chasse. Toutes ces «cibles» correspondaient à 20 démocrates ayant soutenu la réforme des soins de santé.
Les démocrates américains sont, depuis des mois dans le point de mire des républicains après qu'ils aient voté en faveur de la réforme de la santé du Président Barack Obama. L'exemple le plus explicite est celui du profil Facebook de l'ancienne candidate à la vice-présidence, Sarah Palin, qui avait marqué, entre autres, avec un objectif la députée Gabrielle Giffords de l'Arizona, abattue le week-end dernier. Trois de ces mires sont en rouge, et concernaient trois élus démocrates ayant annoncé leur retraite.
À la carte succède un commentaire dans lequel Sarah Palin encourage les citoyens des États-Unis à ne pas perdre courage après les efforts du président de procéder à une réforme du système de santé aux Etats-Unis aux «promesses impossibles à tenir. » « Ne vous démoralisez pas! Organisez-vous! Reprenons les 20 (sièges)! », annonce-t-elle à l'en-tête du message.
La rhétorique que Sarah Palin emploie dans le message se rapproche de plus en plus du ton militaire: «Ce n'est que la première salve dans un combat pour élire des gens à travers le pays qui apporteront du bon sens à Washington». La Lady appelle aussi ses copains du Tea Party à la rejoindre «dans la lutte» à travers sa page web.
Instrumentalisation de la haine
Le problème n’est pas tant la carte. Les démocrates en ont fait de même en 2004 à l'encontre des républicains
... mais le niveau de crispation et de haine que le discours de cette bande de sonnés du Tea véhicule. D'ailleurs, l'égérie de l’extrême droite nord-américaine a largement contribué à durcir le débat politique depuis l'élection de Barack Obama. Au moment des élections de mi-mandat, Madame avait déclaré à ses partisans : "Ne reculez pas, rechargez" [vos armes] ou encore "considérez les circonscriptions électorales comme des cibles dans un collimateur".
Cette dame a appris l'insulte. Après avoir menacé, qu'est-ce qui lui reste à faire? Pourrait-elle passer aux actes? Est-ce que quelqu'un sait si elle l’a déjà fait?
Sans doute la lady serait derrière les barreaux dans de nombreux pays européens. Pour apologie d'assassinat.
Notre Brice national est un saint à côté d’elle.
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