Le nouveau projet de la CGT à Marseille: remplacer le port par des tours d'appartements avec marina de plaisance intégrée.
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| Un bateau de croisière bloqué en octobre, durant le conflit des retraites |
Un (non publié, donc inexistant) rapport de la Cour des comptes nous dévoile la misère des conditions de vie et des rémunérations des dockers du port de Marseille. Les dockers travaillent beaucoup (12h par semaine), sont encore mal rémunérés (entre 2500 et 4200 € nets par mois). Pour 2012 la gauche ou la droite devraient doubler leur salaire: ne travailler que 8 h par semaine 15 semaines de congés payés, la retraite à 45 ans. Ils n'en peuvent plus les pauvres. Que ces "pauvres" dockers ne s"inquiètent pas, ils auront une retraite bien avant que prévu puisqu'il n'y aura bientôt plus de port. Eh oui, les gens de la cour des comptes et les hommes politiques viennent de découvrir qu'il y a des gens qui touchent autant qu'eux sans en foutre plus et ça ils ne supportent pas: "Non mais si le peuple a autant de droits que nous c'est inadmissible. Où est-ce qu'on va!"
Car en face, depuis 20 ans (ou 50, les opinions divergent là dessus), l'État, les élus et les patrons locaux jouent au chat et à la souris avec la CGT. Un jeu qu'il sont, force est de constater, en train de gagner. La privatisation du PAM. Voici comment: aucun investissement public entrepris pendant 20 ans tout en laissant le port sous la direction d'un ministère. 2 à 3 rumeurs ou annonces par an de reprise d'activité par le privé, tout en criant haut et fort auprès des français qu'aucune privatisation du port n'est en cours afin de discréditer toute action syndicale contre la privatisation.
La CGT devrait donc déposer un préavis de grève pour demander l'interdiction de la publication d'un tel rapport. J'attends avec intérêt la réaction de nos illuminés politiques: certains clameront que les dockers ont raison de faire ça et nieront l'évidence et justifieront les revendications -- du type "la cour des comptes vient de divulguer lâchement un pseudo rapport." D'autres ironiseront sur les avantages des dockers (le collectif patronal «Touche pas à mon port» s'était offert une page de pub comparant le métier de grutier au «meilleur job du monde») et crieront au mensonge. C'est pas le port de Marseille qui pose problème et encore moins les salariés et les syndicats; ce sont les autres ports du monde entier qui sont à côté de la plaque. Mais bien sur.
Et puis y'a pas que Chirac qui "crée" des emplois fictifs : il faut croire que personne n'est docker au Port que s'il est coopté (par la grâce de la CGT et la condescendance des élus). Quelqu'un aurait-il l'idée salutaire de porter plainte pour ineptie et incompétence contre la CGT et le port de Marseille "conjoints et solidaires" dans la dilapidation de l'argent public ? A côté de ça, le fricfrac de MAM pour avoir pris un avion qui n'a pas coûté un euro aux français, paraît une bricole tirée par les cheveux. Soit dit en passant, un copain qui bosse dans l'export (40 heures la semaine pour 1500 euros nets par mois) me disait ce matin que, la semaine dernière il a dû passer par Barcelone pour faire expédier ses marchandises. Son patron considère sérieusement la possibilité de transférer à Gênes la totalité des rotations des marchandises. Voilà un beau marronier: fustiger les manières et les privilèges des dockers ça évite de parler des cigares, des combines de l'EPAD, des bonus des traders et des virées de MAM en jet privé. Entretemps, le PAM se barre en sucette.
A qui profite le crime?
Ô mondieumondieumondieu, la bonne mère doit se retourner dans ses chaussettes.
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