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NS contre l'ingérence en Egypte : les Droits de l'Homme sont apatrides ce soir

Ssarkophage avec Rolex ©Gilderic
Celle qui s'est longtemps appelée Patrie des Droits de l'Homme vient définitivement de renoncer à plus de deux siècles de valeurs. 

Nicolas Sarkozy, depuis Bruxelles où il s'est rendu avec deux avions parce que l'écologie ça suffit, a déclaré qu'il fallait laisser "aux Egyptiens le soin de déterminer qui doit conduire le gouvernement et comment". Un peu plus tôt dans l'après-midi, son ministre de la défense d'en rire, Alain Juppé, gaullien de son état, appelait à "la retenue" dans la "situation compliquée" que connaît l'Egypte : le maire de Bordeaux-qui-avait-promis-d'y-rester connaît ses classiques et, depuis son arrivée au gouvernement en novembre, attendait l'occasion de citer "l'Orient compliqué" des Mémoires de Guerre du Général. Une analyse toutefois surprenante : un peuple aspirant à la démocratie, c'est compliqué ?

Évidemment oui : l'émergence de la démocratie en Afrique du Nord s'avère d'une grande complexité pour des peuples "globalement moins évolués", selon Michèle Alliot-Marie, la ministre des affaires étranges, et dont la culture "différente" nécessiterait "un long apprentissage" avant d'acquérir la pleine autonomie démocratique.

Nicolas Sarkozy ne s'y trompe pas : "c'est quand même pas croyab' qu'ils croient dans ce pays qui n'exporte que des momies qu'ils vont arriver à être démocratisés juste parce que c'est la mode alors que nous on a mis des décennies et plein de révolutions que je me souviens plus combien sans parler des Républiques que je suis en train de détruire la cinquième quand même". Tunisie, Egypte, Yémen, peut-être demain l'Algérie... mais quel intérêt les peuples d'Afrique du Nord ont-ils à vouloir tant de démocratie alors que plus au Sud "Laurent Gbagbo il est toujours là et plus personne il en parle" et que plus à l'Est "les Chinois ils gagnent plein d'argent sans être en démocratie alors là ça force à réfléchir et à se demander à quoi elle servira la démocratie".

Le gouvernement français constate d'ailleurs dans un bref communiqué bien manipulé (et, depuis, démenti) que "le jour du départ, personne n'est parti" et qu'il faut "en tirer les conséquences". A ce titre, notre présidentissime NS, président du G8, du G20 et de la Terre dans l'espace, a appelé son collaborateur américain Barack Obama pour le tancer d'importance après que ce dernier ait soutenu la nécessité d'une transition démocratique en Egypte : "mais de quoi tu me mêles avec tes déclarations que t'as faites sur des pays que tu connais pas que t'as jamais passé des vacances comme moi j'ai fait dans ces pays là-bas ?"

Enfin, les citoyens français sont aussi invités à la retenue. "Nous avons des choses plus importantes à s'occuper chez nous comme par exemple le recensement des gens qu'il faudra condamner rapidement à mort pour appliquer la nouvelle loi", signale le ministre de la haine intérieure, Brice Hortefeux.

Quelques voix s'élèvent néanmoins en France où, rappelons-le, sauf coup d'Etat, le "jour du départ" est d'ores et déjà fixé au 6 mai 2012 : premier à réagir, Bernard Kouchner se félicite d'être "déjà sorti du gouvernement pour ne pas avoir à soutenir l'enterrement du droit d'ingérence".

On apprend aussi que Stéphane Hessel a dû consulter son médecin en raison d'une subite hypertension artérielle après avoir lu les déclarations du présidentissime : "à mon âge, l'indignation finit par porter sur le système !" L'auteur du best-seller Indignez-vous ! recommande donc de "garder le cap" mais en se munissant de sacs à vomir : "on ne peut plus lire du Sarkozy sans avoir pris des précautions d'hygiène et de sécurité élémentaires".

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